Il était une fois la fraternité

Publié le par abderahman

Par Brahim Wagmis

Récit fictif. Toute ressemblance avec qui que ce soit est une pure coïncidence.

Il n'y a de cela que très peu de temps; la vie était encore simple et modeste, mais décente. Mon frère et moi vivions sous le même toit, nous dormions au même endroit et nous nous couvrions d'une même couverture, l'une des peu qui existaient dans le coin sombre de notre chambre exigüe et sans fenêtre; mais qui recevait sa part de lumière à travers la lucarne qui permettait aux rayons solaires d'éclairer le hall de la maison. Les couvertures étaient rangées sur une vieille table; les plus neuves étaient réservées aux invités; quant à l'ancienne armoire qui contenait nos vêtements, nos haillons, elle occupait l'autre coin de la pièce et ne nous laissait qu'une très petite place ou on se serrait toute la nuit. Mon frère et moi, on se supportait, on se tolérait toutes les manies du sommeil et toutes les odeurs qu'on exhalait à longueur de nuit.

 
Il m'aimait très fort et il était prêt à mourir pour moi; il me protégeait et n'hésitait pas à tabasser celui qui osait me causer du tort. Il était très fier de moi, sa fierté dépassait toutes les limites et le sentiment de joie que cela engendrait jaillissait de lui involontairement et paraissait nettement sur son visage. Nos parents n'ont jamais été à l'école; pourtant ils n'avaient jamais oublié leur devoir d'éducation, nous inculquer la culture du respect mutuel était leur grand souci. Chaque jour et chaque instant; ils ne cessaient de rappeler l'amour qui devrait nous unir et l'entraide qui devrait exister et perdurer.


Les jours mornes et misérables se succédérent, on grandissait et au fur et à mesure nos parents vieillissaient; c'était normal; avec sagesse et beaucoup de patience, ils arrivaient à bien gérer la situation mais aux dépens de leur santé. Tout alors était normal, jusqu'au jour ou deux nouvelles venues s'infiltrèrent et semèrent la discorde; elles avaient leurs moyens et leurs armes infaillibles. La cohabitation devint impossible, je décidai alors de quitter la vieille maison pour aller vivre ailleurs. Mes parents me supplièrent les larmes aux yeux mais en vain."Laisse-les pleurer du sang" me dit la mienne, j'étais vraiment ingrat. Je n'avais même pas osé chercher mon frère pour le saluer avant de partir, car lui aussi était très content et n'attendait que ce moment, nous étions tous deux manipulés.


J'étais très heureux de ma nouvelle vie, de ma femme et de ma belle famille, qui était presque toujours chez moi. Le temps passa très vite et l'ancienne vie avait été carrément effacée de ma mémoire, mes parents s'éteignirent et j'avoue que cela ne m'avait touché en rien car j'avais mes beaux-parents que j'aimais plus; à vrai dire; je les craignais et je tremblais en leur présence même si je me comportais en homme que je n'étais vraiment pas...


La vie continuait comme ça; mais ma femme n'était pas satisfaite du tout; sous l'influence de ses parents elle m'obligea à demander ma part de l'héritage maigre que mes parents avaient laissé derrière eux; elle voulait que je coupasse court avec tous mes proches; je savais que c'était juste pour approfondir la plaie encore plus et la rendre inguérissable; et pourtant je le fis. J'attendais de mon frère une faveur car il m'aimait, j'espérais qu'il se souviendrait des leçons de feu notre père, mais j'avais oublié que lui aussi; il avait une femme derrière lui.


Tout ce que les parents avaient bâti durant des années s'effondra, croyez-moi, je n'avais jamais pensé qu'on comparaîtrait devant la justice pour des mesquineries matérielles. Ça s'est passé après l'écroulement des deux piliers de la maison, les deux sages; nos parents ...

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